RDC : Augustin Kabuya accuse le Cardinal Fridolin Ambongo de servir les intérêts du Rwanda
Kinshasa, RDC – Une nouvelle tension secoue la scène politique congolaise. Lors d’une matinée politique tenue avec les membres de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), le secrétaire général du parti, Augustin Kabuya, a lancé de virulentes critiques contre le Cardinal Fridolin Ambongo, accusant ce dernier d’être un « incrédule haineux » au service du Rwanda.
Le contexte politique tendu en République Démocratique du Congo
En cette année 2025, la situation politique en RDC reste marquée par des affrontements verbaux entre les institutions religieuses et le pouvoir en place. Le président Félix Tshisekedi, à la tête du pays depuis 2019, fait face à une opposition croissante, y compris de la part de certains représentants de l’Église catholique.
L’UDPS, parti présidentiel, tente de consolider son autorité face à une opposition multiforme, notamment spirituelle, médiatique et institutionnelle.
Des propos polémiques d’Augustin Kabuya
Une matinée politique explosive
Lors d’un rassemblement interne à Kinshasa, Augustin Kabuya n’a pas mâché ses mots à l’encontre du cardinal. Le leader de l’UDPS accuse Ambongo de s’opposer systématiquement aux actions du président Tshisekedi, remettant en question son rôle religieux pour souligner un comportement selon lui « politiquement orienté ».
La déclaration la plus fracassante reste l’accusation directe portée contre le prélat : collusion avec le Rwanda. Une accusation grave dans un contexte régional déjà complexe, où les tensions RDC-Rwanda autour de la situation sécuritaire à l’Est restent très vives.
« Le Cardinal est un incrédule haineux, et il ne sert plus Dieu mais les intérêts du Rwanda », a lancé Kabuya, sous les applaudissements d’une frange de militants UDPS.
Réactions et conséquences
Ces déclarations ont immédiatement provoqué des réactions contrastées. Du côté de l’Église catholique, certaines figures dénoncent un discours populiste et dangereux, susceptible d’alimenter la fracture entre l’Église et le pouvoir exécutif.
Des membres de la société civile et des ONG appellent au calme et au dialogue, craignant une instrumentalisation religieuse du débat politique.
Analyse : un conflit symptomatique des tensions en RDC
Ce nouvel épisode illustre un clivage croissant entre le pouvoir politique et les autorités ecclésiastiques. Historiquement, l’Église en RDC a toujours joué un rôle d’équilibre, souvent critique face aux abus du pouvoir. L’attaque d’Augustin Kabuya contre Ambongo pourrait aggraver cette division.
Sur le plan régional, l’allégation de soutien au Rwanda vise à fragiliser davantage la position du Cardinal Ambongo, alors que les tensions sécuritaires dans l’Est de la RDC restent au cœur des préoccupations nationales.
Conclusion : vers une escalade ou un apaisement ?
Si les propos d’Augustin Kabuya marquent une nouvelle étape dans la polarisation politique en RDC, ils ouvrent aussi un débat sur la place de la religion dans l’espace public et sur la responsabilité des leaders politiques dans la cohésion nationale.
Un appel au dialogue semble nécessaire, pour éviter que cette opposition Église–pouvoir ne dégénère en crise institutionnelle.
