Justice : Comme tous les autres témoins, Judith Suminwa est attendue le 6 août à la Cour de cassation pour témoigner dans l’affaire Mutamba

L’affaire judiciaire impliquant Constant Mutamba, ancien ministre de la Justice, entre dans une phase décisive. La Cour de cassation tiendra une nouvelle audience le 6 août 2025, consacrée à l’audition des témoins clés, parmi lesquels figure la Première ministre Judith Suminwa. Son témoignage est particulièrement attendu, au même titre que ceux d’autres hauts responsables sollicités par la défense.
Une audience cruciale
Le procès, ouvert sur fond d’accusation de détournement de 19 millions de dollars, connaît de nombreux rebondissements. Lors de l’audience du 4 août, la Cour avait prévu d’entendre plusieurs témoins sollicités par la défense, mais aucun ne s’est présenté. Des erreurs de procédure et des problèmes de notification ont été évoqués.
Parmi les personnes convoquées figurent :
Judith Suminwa, Première ministre,
Jules Alingete, Inspecteur général des finances (IGF),
Didier Budimbu, Ministre des Sports,
Alexis Gisaro, Ministre des Infrastructures,
Alder Kisula Betika, Secrétaire exécutif du CENAREF.
Face à ces absences, le tribunal a décidé de reporter les auditions au 6 août, en s’assurant que les convocations soient cette fois régulières.
L’enjeu du témoignage de la Première ministre
La présence de Judith Suminwa revêt une importance particulière. En tant que cheffe du gouvernement, son témoignage pourrait éclairer la Cour sur les mécanismes d’approbation budgétaire et les responsabilités ministérielles dans le décaissement des fonds publics. La défense de Constant Mutamba espère ainsi démontrer que la procédure suivie dans l’attribution du marché à Zion Construction respectait le cadre légal en vigueur.
Une défense sous pression
L’équipe de défense de Mutamba accuse la justice de vouloir précipiter les débats, sans garantir le respect des droits de la défense. Elle dénonce le rejet injustifié de plusieurs requêtes et l’attitude d’une cour qui, selon elle, aurait « déjà pris sa décision ».
De son côté, l’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ) a exhorté les juges à respecter les principes fondamentaux de neutralité, d’équité et de transparence. L’organisation redoute un procès expédié, dans lequel les témoignages essentiels ne seraient pas pleinement pris en compte.
Et après ?
La journée du 6 août sera donc décisive pour la suite du procès. Si les témoins se présentent comme prévu, leurs déclarations pourraient faire basculer l’issue du dossier. La crédibilité du processus judiciaire congolais est aussi en jeu, dans un contexte où l’opinion publique observe de près chaque étape.
À retenir
Judith Suminwa est convoquée pour témoigner le 6 août dans l’affaire Constant Mutamba.
Aucun témoin n’a pu être entendu lors de l’audience du 4 août, en raison de défauts de procédure.
La défense espère que ces témoignages permettront de prouver la régularité du marché public visé.
La justice est appelée à garantir un procès équitable dans cette affaire à fort retentissement politique.