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Crise Structurelle à l’UDPS : Dr. Sylvain Mutombo Kabinga Lance l’Alerte et Propose des Solutions

CONFERENCE DE PRESSE DU
Dr. Sylvain MUTOMBO KABINGA

Concerne : Crise structurelle au sein de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social – UDPS/TSHISEKEDI

Chers Compatriotes,
Mesdames et Messieurs de la presse,
Chers invités et amis de la démocratie,

Tout en vous saluant, je ne peux pas commencer mon propos, sans m’acquitter d’un agréable devoir, celui de vous souhaiter la bienvenue en ce lieu et de vous remercier d’avoir disposé de votre temps pour répondre à l’invitation envoyée, en dépit de vos agendas chargés.

Aujourd’hui, je me tiens devant vous pour aborder une question cruciale qui touche non seulement notre Parti, mais aussi l’ensemble de notre Nation : la crise structurelle actuelle au sein de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS).

L’UDPS, comme vous le savez, est le Parti géniteur des plusieurs Regroupements et Partis politiques dont le Rassemblement des Démocrates Tshisekedistes, «RDT» en sigle, est le fils ainé avec 5 autres regroupements et 29 partis politiques.

Il serait donc incongru, pour le RDT de rester indifférent face à la situation qui prévaut à l’UDPS, car si au regard d’une certaine sagesse africaine, on ne fête pas lorsque ça brûle chez le voisin alors, a fortiori, qu’en sera-t-il lorsqu’il s’agit de votre propre case dans laquelle vous êtes nés et à plus forte raison, le Parti du Président de la République, Son Excellence Félix-Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO, Chef de file de tous les tshisekedistes.

L’UDPS n’est pas simplement un Parti politique mais elle est indubitablement un Patrimoine national. Tout citoyen congolais a le devoir de s’impliquer lorsque l’existence, la vie même de cette maison commune, UDPS, est menacée.

Imaginez un seul instant qu’un citoyen congolais d’origine, naturalisé américain, belge ou zambien, pour une raison ou une autre, celui-ci n’a-t-il pas le droit de se soucier de la RDC son pays ?

De la même manière, un enfant devenu majeur ou émancipé, n’a t-il pas le devoir, voire l’obligation, comme tout autre enfant congolais, de veiller à la santé de la maison familiale (ESIKA BAKUNDA MOTOLU NA YE ?). C’est cela qui rattache le cordon ombilical au géniteur, qui explique que le cordon ombilical entre le RDT et l’UDPS n’est jamais coupé et ne se coupera jamais.

C’est dans cette optique que :
● Mûs par le souci de ne pas être observateurs de l’écroulement de notre cher et grand parti ;
● Refusant de tuer encore, par la déliquescence de ce parti pour lequel l’un de ses honorés géniteurs, j’ai cité le Héros National et Père de la démocratie, Dr. Étienne TSHISEKEDI WA MULUMBA d’heureuse mémoire, a payé de son sang, et dont toute indifférence à cette situation s’apparenterait à cracher sur sa mémoire ;

Dans le souci de ne pas cracher non plus sur la mémoire des martyrs de l’UDPS et d’autres compatriotes qui ont versé leur sang dans le combat pour l’avènement de la démocratie et aussi pour rendre hommage aux pères fondateurs de l’UDPS et à ceux qui ont payé de leur martyre à travers des arrestations et autres brimades.

Au nom de mes compagnons ici présents, épris d’amour et de souci permanent de la survie de ce patrimoine national, que nous avons tenu à tirer cette sonnette d’alarme.

La crise structurelle que traverse l’UDPS aujourd’hui est d’une importance capitale pour nous tous. Il ne s’agit pas seulement des intérêts internes du parti, mais de l’avenir de notre démocratie et de notre pays. C’est pourquoi il est impératif que nous, en tant que membres de la famille Tshisekediste, initions et proposons la résolution de cette crise.

Nous sommes donc condamnés à œuvrer ensemble à trouver des solutions adéquates et durables qui permettront à l’UDPS de surmonter cette épreuve et de continuer à jouer son rôle de leader dans la promotion de la démocratie et du progrès social en République Démocratique du Congo.

En résumé et pour clore cette introduction, nous voulons affirmer que notre implication n’est pas seulement un devoir moral, mais une nécessité et une obligation pour le bien-être de notre Nation. A tous les membres de l’UDPS, à tous les partis mosaïques de l’UDPS et à tous les tshisekedistes, nous devons tous unir nos forces pour restaurer et renforcer notre maison commune, l’UDPS, afin de garantir un avenir meilleur pour tous les Congolais.

Dans cette conférence de presse nous allons essayer de remonter à la genèse de cette crise, en examinant ses causes et ses conséquences avant de proposer des pistes de solutions durables.

Chers compatriotes,
Mesdames et messieurs de la presse,
Chers invités et amis de la démocratie,

  1. GENÈSE DE CETTE CRISE

L’Union pour la Démocratie et le Progrès Social a lutté pendant des décennies pour l’avènement de la démocratie et l’instauration d’un État de droit en République Démocratique du Congo. Cela impliquait notamment le respect des textes légaux et réglementaires qui régissent tout État qui se veut moderne. Cependant, au cours des dernières années, ce Parti a accusé une faiblesse en violant par moment ses propres statuts.

La clairvoyance du Président Félix Antoine TSHISEKEDI

Prévoyant son indisponibilité à la tête du parti, le Président Félix Antoine TSHISEKEDI, à la veille de sa prestation de serment en tant que Président de la République, a pris des mesures pour rendre effective cette disposition statutaire. C’est ainsi qu’il avait nommé les membres de la CDP, complétant ainsi le triumvirat nécessaire pour l’intérim. Cette initiative visait à assurer que toutes les structures requises par les statuts du parti étaient en place.

La dérive et la violation des textes

Malheureusement, ceux qui devaient appliquer, respecter et faire respecter ces textes ont agi autrement. Plusieurs décisions prises, par la Convention Démocratique Nationale (CDP) ou la Commission de Discipline, pour sanctionner les cadres du Parti auteurs de cette violation des statuts illustrent bien mes propos. Nous pouvons brandir quelques unes de ces dérives.

A titre illustratif, le Congrès attendu après 30 jours, n’a jamais eu lieu. Les décisions du Parti sont prises par une seule personne, le Secrétaire Général, au lieu d’être le fruit d’une gouvernance collégiale comme prévu par l’article 26 des statuts.

Le dysfonctionnement du Parti

Le dysfonctionnement interne de l’UDPS a eu des conséquences graves et inquiétantes, affaiblissant non seulement le Parti, mais ternissant également son image et son efficacité en tant que parti au pouvoir. Cette crise organique a plongé l’UDPS dans une situation préoccupante aux répercussions multiples et incalculables.

Un Parti paralysé

Le mépris des compagnons de lutte, la personnalisation et la centralisation excessive des pouvoirs dans les mains d’une seule personne et la prise de décisions de manière unilatérale, sans consultation ni en collaboration avec les autres membres et organes du Parti sont autant des maux qui ont engendré une paralysie complète du Parti et rongent son fonctionnement et son envergure chaque jour !

Cette situation a entraîné une désorganisation et une inefficacité généralisées, affectant gravement la capacité du Parti à fonctionner de manière cohérente et démocratique.

Chers compatriotes,
Mesdames et messieurs de la presse,
Chers invités et amis de la démocratie,

  1. CONSÉQUENCES DE CETTE CRISE POUR LE PARTI

Le dysfonctionnement interne de l’UDPS a eu des conséquences graves, affaiblissant non seulement le Parti, mais aussi ternissant son image et son efficacité en tant que parti au pouvoir. Cette crise organique a plongé l’UDPS dans une situation préoccupante aux répercussions multiples.

Perte de confiance et de cohésion

L’incapacité à tenir des réunions régulières, à consulter les membres, et à respecter les processus démocratiques internes a créé une crise de confiance au sein du Parti et parmi ses alliés.

Les antivaleurs ont trouvé refuge au sein d’un parti qui, paradoxalement, avait fait de la lutte contre les fléaux minant la société congolaise son cheval de bataille.

Cet état de chose a contraint bon nombre de combattants, tout en demeurant dans leur cher parti, à se désintéresser de ses activités (Plus de participation aux réunions à la base, dans les cellules et sections).

Infiltration par des opportunistes

Dans ce désordre organisé, le clientélisme et le népotisme ont élu domicile au sein du Parti. Des opportunistes et situationnistes, hier détracteurs patentés de l’UDPS, du Feu Président du Parti et de l’autorité de référence devenu ange parce que Président de la République aujourd’hui se sont taillés et se taillent encore la part du lion, en accédant à certains postes et mandats revenant à l’UDPS, au détriment des ayants droit.

Faut-il souligner que, inconnus dans les rangs de l’UDPS, ces profiteurs, ne connaissent, même pendant l’exercice de leurs fonctions, ni l’hymne du parti, ni un seul slogan du parti qui sont les leitmotivs qui allument et maintiennent la flamme du parti et des combattant lors d’un engagement combattant. Il y a lieu, ici, de se poser la question sur la responsabilité managériale de leur recruteur.

Des hommes politiques, souvent sans lien avec les valeurs et l’histoire de l’UDPS, ont pris des positions de pouvoir. On observe l’arrivée de nouveaux membres, issus des anciens régimes mobutiste et kabiliste, nommés à des postes de responsabilité. Cette situation a créé des frustrations profondes parmi les vétérans de l’UDPS qui ont sacrifié leur vie des décennies durant pour la lutte démocratique.

Menace à l’intégrité et à la stabilité

Le non-respect des statuts et l’usurpation des pouvoirs ont affaibli la structure interne du parti, engendrant des divisions et une méfiance croissante parmi ses membres. Ce manque de respect pour les règles établies menace non seulement l’intégrité du parti, mais aussi la stabilité politique qu’il a longtemps cherchée à promouvoir.

Répercussions à court, moyen, et long terme

● À court terme, cela se traduit par un affaiblissement continu du parti et un désordre généralisé.
● À moyen terme, cette situation prête le flanc aux adversaires et aux supposés alliés du parti, qui peuvent exploiter ces faiblesses pour leur propre avantage.
● À long terme, les conséquences pourront être la disparition pure et simple de l’UDPS et l’effacement de la mémoire collective et, aussi, l’ignorance par la postérité, du rôle joué par le précurseur et père de la démocratie en RDC. Cela éroderait l’image du Chef de l’État, autorité de référence du parti, dans l’opinion tant nationale qu’internationale. Les acquis obtenus grâce au combat noble d’Étienne TSHISEKEDI seront enterrés, et le parti perdra toute sa crédibilité.

Opportunité manquée

Être au pouvoir représentait une opportunité unique pour l’UDPS de se renforcer et de se transformer en un parti encore plus grand et plus influent que lorsqu’il était dans l’opposition. Malheureusement, cette opportunité a été gaspillée en raison de la mauvaise gestion interne et du manque de respect pour les statuts du parti.

Chers compatriotes,
Mesdames et messieurs de la presse,
Chers invités et amis de la démocratie,

  1. PISTES DE SOLUTIONS À LA CRISE AU SEIN DE L’UDPS

Pour assurer sa survie et retrouver sa grandeur, l’UDPS doit prendre des mesures immédiates et concrètes.

La mise en place d’une CELLULE DE CRISE est cruciale pour redresser la situation. Cette cellule doit être composée de cinq fondateurs du Parti encore en vie : Maman Marthe KASALU et nos pères, les restants de célèbres 13 parlementaires, Dia ONKEN, Paul KAPITA, LUSANGA NGIELE et Protais LUMBU MALOBA

Des délégués de certaines entités, centrales et de base, formelles ou informelles, du Parti (organes centraux, pionniers, ligues des femmes et des jeunes, Parlements-Debout, Force du Progrès, etc.) peuvent être invités dans cette Cellule. La mission de cette Cellule, d’une durée de 30 jours, comprendra trois volets principaux :

  1. Rétablissement d’une gouvernance collégiale et démocratique

La première mission de la cellule de crise est de rétablir une gouvernance collégiale et démocratique au sein de l’UDPS, respectueuse de ses valeurs et de son histoire, donc répondant à la philosophie de l’UDPS qui caractérisait Feu Président Étienne TSHISEKEDI, la culture des textes et le respect de la légalité.

Cela implique :

● La décentralisation du pouvoir : Eviter la concentration du pouvoir dans les mains d’un seul individu en redonnant aux organes centraux et locaux leur rôle décisionnel et d’initiatives démocratiques.
● Le respect des statuts : Assurer que toutes les actions et décisions se conforment strictement aux statuts du parti.
● La transparence : Mettre en place des mécanismes de transparence pour toutes les décisions importantes, garantissant ainsi la confiance des membres.

  1. Cadre de réconciliation et d’unité

La deuxième mission est de constituer un cadre de réconciliation et d’unité au sein du parti pour affronter les échéances futures de manière plus unie et plus forte. Cela nécessite :

● Un dialogue inclusif : Organiser des discussions ouvertes avec tous les membres du parti, incluant toutes les sensibilités, pour comprendre et résoudre les frustrations et les divisions.
● Une médiation : Utiliser la médiation pour résoudre les conflits internes et favoriser la cohésion.
● La valorisation des sacrifices : Rendre hommage aux martyrs de l’UDPS et aux héros de la lutte pour l’accession du Parti à la Magistrature Suprême, en même temps, reconnaître et honorer le combat des combattants de première heure, tout en encourageant les nouveaux adhérents de manière respectueuse et équitable.

  1. Convocation d’un Congrès Extraordinaire

Enfin, la cellule de crise doit aider à la convocation d’un Congrès Extraordinaire pour initier une réforme profonde et un retour strict au respect des statuts du Parti dans l’objectif de :

● La révision des statuts : Réviser et, si nécessaire, amender les statuts pour les adapter aux défis actuels tout en respectant les principes fondateurs.
● L’élection d’une nouvelle direction du Parti : Élever le Président Félix TSHISEKEDI au rang de Président du Parti, le désigner Autorité de référence et élire une nouvelle direction politique du parti conformément aux textes.
● La planification des stratégies : Développer une stratégie claire pour les futures échéances politiques, en s’assurant que le parti est préparé et uni.

Chers compatriotes,
Mesdames et messieurs de la presse,
Chers invités et amis de la démocratie,

CONCLUSION

Avant de clore mon propos de ce jour, je tiens à adresser mes plus vifs encouragements à tous ceux qui ont eu le courage de dénoncer l’arbitraire instauré au sein de notre parti par son Secrétaire Général, premier responsable de cette crise dont la gravité des fautes méritent la saisine de la Commission d’Audit et la Commission de discipline du Parti et, le cas échéant, devant la justice en cas de détournements ou d’usage abusif des fonds du Parti. Votre engagement et votre détermination à défendre les valeurs fondatrices de l’UDPS sont exemplaires.

Je salue particulièrement la déclaration politique, du 11 juillet 2024, de la Présidence de l’UDPS/ TSHISEKEDI portant retrait de confiance placée en la personne de Augustin KABUYA TSHILUMBA en sa qualité de Secrétaire Général du Parti, par les Secretaires Nationaux, membres de l’Executif National de l’UDPS.

Votre désaveu du Secrétaire Général rencontre la volonté de la majorité des combattants. Continuez à vous battre pour la justice et la démocratie au sein de l’UDPS.

Hommage à Gecko BEYA, Etenie LONGONDO, Emmany DIOKO, Force du Progrès…..

Je souhaite également exprimer mon soutien indéfectible aux Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et au Commandant Suprême des Armées, pour leur engagement dans la guerre injuste qui nous est imposée à l’Est du pays par des puissances prédatrices de nos richesses. Votre bravoure et votre dévouement pour défendre l’intégrité territoriale et la souveraineté de notre nation sont une source de fierté pour tous les Congolais. Nous sommes à vos côtés et nous vous soutenons dans cette lutte et prions chaque jour, pour que l’Eternel Dieu vous assiste.

Enfin, je veux rendre hommage au Président de la République, Félix Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO, pour sa clairvoyance et sa vision. En dotant l’UDPS de ses organes vitaux avant sa prestation de serment en qualité de Président élu de la RDC, il a démontré son engagement envers notre Parti et ses principes. Cette initiative a permis de maintenir une certaine stabilité au sein de l’UDPS en dépit de l’abus de sa confiance, par celui de qui il attendait une gestion responsable du parti, auteur des turbulences actuelles.

Nous devons continuer à soutenir sa vision et son leadership pour un avenir meilleur.
Chers compatriotes,
Mesdames et messieurs de la presse,
Chers invités et amis de la démocratie,

La crise actuelle au sein de l’UDPS est (un appel) est une situation qui doit interpeller toute bonne conscience, qui appelle en urgence, la réforme et la restauration des principes démocratiques et des statuts fondateurs du parti.

Sans ces changements, l’UDPS risque de continuer à s’enfoncer dans la crise.

Pour entretenir cet espoir encore tenu par les membres, sympathisants et alliés de l’UDPS, il n’y a pas mille solutions : il faut réparer et corriger. L’UDPS a besoin d’un leadership exemplaire et d’un management responsable.

Seule la lutte libère.
Tenons bon, l’UDPS vaincra !

Je vous remercie pour votre attention et votre engagement continu pour le bien de notre Parti et de notre pays.

Fait à Kinshasa, le 12 juillet 2024

Dr. Sylvain MUTOMBO KABINGA

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