Augustin Kabuya : « On avait placé Kyabula à la tête de Lupopo pour combattre le TP Mazembe

Une vidéo virale d’Augustin Kabuya, secrétaire général de l’UDPS, fait l’effet d’une bombe dans le paysage politico-sportif congolais. Lors d’une matinée politique tenue à Kinshasa le week-end, le cadre de la majorité présidentielle a publiquement admis que Jacques Kyabula, ancien gouverneur du Haut-Katanga, avait été positionné à la tête du FC Saint-Éloi Lupopo dans un objectif politique : affaiblir le TP Mazembe et son président Moïse Katumbi.
« On avait placé Kyabula à la tête de Lupopo pour combattre le TP Mazembe et son président Moïse Katumbi, influent dans cette partie du pays (Katanga) », a-t-il déclaré sans détour, devant un auditoire médusé.
Ces propos jettent une lumière crue sur plusieurs décisions controversées qui, ces dernières années, ont touché le club de Lubumbashi. Les supporters et observateurs du football congolais dénonçaient depuis longtemps une campagne de marginalisation orchestrée contre le TP Mazembe. La sortie de Kabuya vient désormais confirmer leurs craintes.
Depuis quelque temps, plusieurs faits interpellent :
• Absence de subventions publiques pour le club, malgré une dette dépassant les 15 millions de dollars ;
• Exclusion systématique du TP Mazembe et de son club-satellite Don Bosco des prises en charge logistiques (restauration, déplacements) assurées par le gouvernorat du Haut-Katanga pour les autres équipes ;
• Retrait injustifié de trois points au classement de la Ligue 1, dans un climat déjà tendu.
Ces faits alimentent la thèse d’un acharnement politique et sportif selon plusieurs observateurs, d’autant que le TP Mazembe reste l’un des clubs les plus titrés du continent africain, jouissant d’un soutien populaire bien au-delà des clivages politiques.
Face à cette série d’abus présumés, la direction du TP Mazembe a déposé un recours auprès du Tribunal Arbitral du Sport (TAS). La décision attendue est désormais au cœur de toutes les attentions.
La déclaration d’Augustin Kabuya, bien que prononcée dans un cadre partisan, pourrait constituer une pièce majeure dans ce dossier brûlant. Elle révèle les dessous d’une guerre d’influence où le sport devient un champ de bataille politique.