Assassinat de Fiston Wilondja à Bukavu : un drame de plus contre la liberté de la presse en RDC
Le journaliste Fiston Wilondja Mazambi a été retrouvé mort le 5 août 2025 à Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu, alors sous contrôle de la rébellion AFC/M23. Ce meurtre brutal soulève de vives inquiétudes sur la situation des journalistes dans les zones de conflit à l’est de la République démocratique du Congo.
Le contexte : Bukavu sous occupation rebelle
Depuis plusieurs mois, la ville de Bukavu est sous domination des rebelles de l’Alliance du Fleuve Congo (AFC), une coalition liée au M23 et soupçonnée d’être soutenue par le Rwanda.
- L’AFC contrôle plusieurs centres urbains stratégiques du Sud-Kivu.
- Les populations civiles vivent sous une pression constante : pillages, enrôlements forcés, censure et propagande.
- Les journalistes sont particulièrement ciblés, considérés comme des instruments à instrumentaliser ou à éliminer.
Qui était Fiston Wilondja ?
Fiston Wilondja Mazambi était un journaliste engagé, âgé d’environ trente ans.
- Il collaborait activement avec la Centrale de monitoring des médias de l’Union nationale de la presse du Congo (UNPC).
- Il travaillait également pour des médias locaux indépendants à Bukavu.
- Il s’était récemment opposé à la diffusion de contenus de propagande pro-rebelles.
Les circonstances de sa mort
Selon plusieurs sources locales et des organisations de défense de la presse :
- Fiston aurait été enlevé par des hommes armés non identifiés, dans la nuit du 4 au 5 août.
- Il aurait été torturé avant d’être exécuté, son corps retrouvé sans vie au bord d’une route.
- Aucun groupe n’a officiellement revendiqué l’assassinat, mais tout porte à croire qu’il s’agit d’un acte punitif lié à son activité journalistique.
Une stratégie de rééducation par la terreur
Les rebelles de l’AFC/M23 semblent mettre en place une stratégie de rééducation idéologique dans les zones qu’ils contrôlent.
- Les journalistes sont contraints de relayer des discours de propagande, sous menace.
- Ceux qui refusent sont soit réduits au silence par la peur, soit éliminés.
- La liberté de la presse est inexistante dans ces zones, et l’autocensure est devenue une condition de survie.
Réactions nationales et internationales
En RDC
- L’UNPC a dénoncé un crime odieux et exigé une enquête indépendante.
- Des journalistes de Bukavu ont organisé une marche silencieuse en mémoire de leur confrère.
À l’étranger
- Reporters sans frontières (RSF) a condamné un « assassinat ciblé et prémédité ».
- La Mission des Nations Unies en RDC (MONUSCO) a rappelé la nécessité de protéger les journalistes, en particulier dans les zones en conflit.
Appel à la justice et à la protection des journalistes
Face à ce drame, les organisations de défense des droits humains et de la presse lancent plusieurs appels :
- Une enquête indépendante et impartiale pour identifier les responsables.
- Un mécanisme d’alerte rapide pour les journalistes menacés en zones de conflit.
- Une implication active des autorités nationales et internationales pour faire respecter les droits fondamentaux.
L’assassinat de Fiston Wilondja Mazambi est un rappel brutal de la vulnérabilité des journalistes en République démocratique du Congo, en particulier dans l’est du pays. Dans un climat où l’information devient une arme de guerre, défendre la liberté de la presse n’est pas un luxe, mais une nécessité vitale pour la démocratie et la paix.