Partenariat RDC – FC Barcelone : Investir dans la formation pour bâtir l’avenir du sport congolais
Alors que les critiques fusent sur les dépenses publiques engagées dans des accords de partenariat avec des clubs européens, le ministre des Sports, Didier Budimbu, reste ferme : il s’agit d’un investissement stratégique pour l’avenir du sport congolais, et non d’un simple coup de communication.
Au cœur de la polémique, trois contrats totalisant environ 90 millions de dollars — dont celui de 10 millions signé avec le prestigieux FC Barcelone. Pour Budimbu, ce chiffre, bien que perçu comme élevé, doit être relativisé : « Ce n’est rien comparé aux sommes investies dans d’autres domaines. Former nos talents doit être une priorité. »
Le sport, un outil de soft power
Budimbu défend son action dans le cadre d’une mission gouvernementale plus large axée sur le soft power, avec des objectifs spécifiques à chaque ministère. Tandis que le ministère du Tourisme s’est allié à l’AC Milan, lui s’est concentré sur des partenariats favorisant l’encadrement et l’élévation du niveau sportif local.
Le contrat avec le FC Barcelone prévoit notamment :
La formation de 40 entraîneurs en 4 ans.
L’envoi de 50 jeunes talents en immersion à Barcelone.
La formation de 50 autres jeunes à Kinshasa par des experts catalans.
Un showroom permanent au Camp Nou pour promouvoir la culture congolaise.
Un modèle qui, selon le ministre, dépasse de loin les contrats « purement marketing » comme celui du Rwanda avec l’Atlético Madrid.
Des moyens importants déjà engagés dans le sport
Didier Budimbu rappelle que le budget consacré au sport en RDC est déjà conséquent. À titre d’exemple, il cite les coûts liés à l’équipe nationale : « Entre la location d’avion, les primes et les soutiens aux supporters, on atteint plusieurs centaines de milliers de dollars par match. » Ces chiffres servent à justifier qu’un investissement de 10 millions sur plusieurs années, avec un impact direct sur la jeunesse et la formation, reste rationnel.
Un comité technique pour garantir l’équité
Afin de garantir la transparence dans la sélection des jeunes bénéficiaires de ces formations, un comité technique national va être mis en place. Il sera composé de figures respectées du football congolais, telles que Florent Ibenge, Trésor Mputu ou encore Santos Muntubile.
L’option Monaco plutôt que Lyon
Le choix de l’AS Monaco n’a pas été fait au hasard. L’Olympique Lyonnais avait d’abord approché la RDC, proposant un partenariat à hauteur de 6 millions USD. Toutefois, la menace de relégation du club en Ligue 2 a conduit à l’abandon des négociations. « Nous ne pouvions pas associer l’image de notre pays à un club en difficulté », affirme Budimbu.
Loin d’être une simple opération de visibilité, le partenariat entre la RDC et le FC Barcelone s’inscrit dans une vision stratégique de développement du sport. Si le débat sur la pertinence des montants engagés est légitime, il ne saurait occulter les bénéfices à long terme pour la jeunesse congolaise et la réputation du pays à l’international.
